A la fin de son service militaire, Baudouin du Chastel pose sa candidature dans le Groupe « Cofinindus-Brufina-Banque de Bruxelles ». Admis comme stagiaire, il est envoyé dans les filiales, holdings, mines et charbonnages du Groupe.

Ce stage ayant été positif, il est chargé de créer, en 1961, la première société de leasing en Belgique « Locabel » (devenue ING Lease Belgium). Il en devient Président-fondateur.

La même année, il est nommé administrateur de Cofinindus et de Fiducem, fonds commun de placements en valeurs internationales.

Le redressement de la Société Immobilière du Congrès, en pertes chroniques, lui est ensuite confié. Il en est nommé Président, réorganise la société et la rend bénéficiaire.

En 1962, il devient membre du Comité des Crédits de la Banque de Bruxelles.

En 1963, il est nommé administrateur délégué de la Brufina deuxième holding de Belgique:
7 banques
2 assurances
30% de l’énergie
6 usines sidérurgique
10 charbonnages
3 verreries
4 sociétés de presse
3 sociétés de textiles
2 sociétés de tourisme
2 grandes distributions
1 société de chimie
1 holding affricain
10 PME
cfr rapport réalisé par le C.R.I.S.P.

Ses attributions sont de trois ordres :

  • Mission de contact avec les autres holdings belges comme la Société Générale de Belgique, la Cobepa, le groupe Solvay-Boël-Janssen, …
  • Participation aux réunions internes, conseils d’administration et assemblées générales de Cofinindus et Brufina (avec suivi des dossiers des filiales, rapports, analyse des bilans financiers, etc. …
  • Attaché direct au Comte de Launoit, Président.

En 1965, il est nommé administrateur de la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion, maison mère du Groupe RTL.

En mai 1968, Baudouin du Chastel accède aux fonctions d’administrateur-délégué de Brufina. Il doit désormais s’occuper de tout le côté financier et de l’administration, avec responsabilité complète de gestion.

C’est dans le cadre de ces attributions que Baudouin du Chastel va réorganiser, de 1968 à 1972, les relations entre Brufina et la Banque de Bruxelles. Pour arriver à ce résultat, il est nommé administrateur de cette dernière, en juin 1970.

Enfin, soucieux de dynamiser la trésorerie de son groupe, il procède à des «’ élagages » salutaires et appréciés d’entreprises en déficit, qui sont fermées ou vendues. C’est ainsi que M.P.G. (Marbres, Pierres et Granits), Surchiste, Sofilaine, le Grand Bazar de Liège, jugés non compétitifs, seront liquidés avec, comme conséquence bénéfique, un accroissement sensible de la trésorerie et un renouveau de dynamisme des cadres.

1970 marque un nouveau tournant dans la carrière de Baudouin du Chastel. Cette année-là, d’autres mandats dans plusieurs filiales du groupe lui sont confiés :

  • vice-président d’Assubel (Caisse Nationale Belge d’Assurance Vie),
  • administrateur de Glaverbel-Mecaniver.

Septembre 1972, Brufina fusionne avec Cofinindus, Cofinter et la Compagnie Lambert pour former la Compagnie Bruxelles Lambert pour la Finance et l’Industrie. Le Groupe GBL est né.
A l’époque, ses préférences allaient à une fusion de Brufina-Cofinindus soit avec le groupe d’Albert Frère, soit avec le groupe Boël.
Les choses en ont été décidées autrement !

Au cours de ce regroupement, des restrictions de personnel et une restructuration des cadres et dirigeants ont lieu et Baudouin du Chastel est amené à démissionner de ses mandats d’administrateur et d’administrateur-délégué dans les deux sociétés faîtères, Cofinindus et Brufina. Le mandat d’administrateur-délégué de la nouvelle entité est confié à son beau-frère, Jean-Jacques de Launoit.

Il reçoit, en compensation, le poste et les fonctions actives de Conseiller, responsable des investissements, ce qui équivaut à un mandat d’administrateur-directeur.

Il est également nommé administrateur du Comité National Belge de la Chambre de Commerce Internationale. Ses principales attributions y concernent des missions de contacts avec les autres Chambres de Commerce.

Juillet 1973, en plus de ses activités de Conseiller actif de GBL, il est nommé administrateur-délégué de la Manufacture Nationale des Porcelaines de Baudour, seule usine de porcelaine en Belgique, employant un personnel de plus de trois cents ouvriers et cadres techniques.

La Manufacture, dans laquelle GBL détient la quasi-totalité des actions, enregistre des pertes récurrentes de 30 à 50 millions de francs belges par an.

Au cours de l’assainissement difficile qu’il doit réaliser, Baudouin du Chastel entre en contact avec la firme japonaise NGK Insulators Ltd, spécialiste mondial de la fabrication de porcelaine à haute tension.

En 1977, après plusieurs voyages au Japon et douze mois de discussions acharnées, la Manufacture Nationale de Porcelaines de Baudour est cédée à la firme NGK Insulators Ltd. L’entreprise est sauvée mais les licenciements consécutifs à cette absorption et à la fermeture de la division porcelaine de table, touchent quelque cent cinquante ouvriers.

Entre-temps, en 1973-1974, il prend également en charge d’autres mandats, pour l’essentiel concentrés dans le domaine de l’électricité :

  • En 1973, il devient administrateur du holding Electrobel (Compagnie Générale des Entreprises Electriques et Industrielles) créé, rappelons-le, en 1928 pour accueillir les participations de nombreux groupes d’entreprises et holdings – dont Brufina – dans le secteur électrique. En 1973, Electrobel est partagé entre la Société Générale de Belgique, GBL et Sofina.
  • En 1974, Baudouin du Chastel est nommé administrateur d’Intercom (Société Intercommunale Belge de Gaz et d’Electricité).

En 1977, Baudouin du Chastel est appelé à siéger au Centre Européen de Coopération Internationale (C.E.C.I.). Il s’agit d’une association internationale, non gouvernementale, dont l’objet est de promouvoir les relations économiques entre un groupe d’Etats d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie d’une part et, d’autre part, un groupe d’entreprises européennes de premier plan.

Il en assume la délégation permanente à Bruxelles. Il est également membre du comité exécutif de cet organisme, à Paris, où il représente les intérêts du Benelux. La France, quant à elle, a délégué Olivier Giscard d’Estaing, frère du Président de la République, puis, avec l’arrivée de François Mitterrand à l’Elysée en 1981, Henri Simonet. L’Allemagne a mandaté, de son côté, le frère de W. von Braun.

A partir de 1979, Baudouin du Chastel effectue plusieurs voyages dans divers pays d’Afrique, au nom de GBL et du C.E.C.I. La négociation se fait à l’échelon le plus élevé et lui a permis de rencontrer bon nombre de chefs d’Etats africains, aussi honorables que Léopold Sédar Senghor, Président du Sénégal, et aussi contestés que Jean Bédel Bokassa, Président de la République Centrafricaine, Omar Bongo ou Joseph Mobutu.
Ses fonctions au C.E.C.I. l’amènent, en outre, à nouer de multiples contacts avec les ambassades, les autorités du Marché Commun et les ministres des divers gouvernements représentés.

1979 est également l’année où GBL décide de remanier quelque peu son organisation. En juillet, suite à ces bouleversements dont il n’apprécie pas la teneur, Baudouin du Chastel décide de donner sa démission et de se retirer de toute fonction active au sein de la société, quittant ainsi un groupe dans lequel il était entré en 1958 et auquel il a consacré plus de vingt ans de son existence.
Toutefois, en décembre 1979, il est nommé administrateur de GBL, mandat qu’il occupera jusqu’en 1981, époque à laquelle interviennent d’importantes modifications de l’actionnariat du GBL (entrée du consortium autour d’Albert Frère et Paul Desmarais). Il devient alors administrateur honoraire, ce qu’il est encore actuellement.

1981, il est appelé à siéger, à titre personnel, au Conseil d’Administration de Pepsi Cola Belgique avec le néerlandophone Piet Wayenberg, Président de la Warande.